Publié le 17/05/2021  Dans : La vie des entreprises  0 Commentaire   Vu 233 fois

Prévisions économiques du printemps 2021: retroussons nos manches

Selon les prévisions économiques du printemps 2021, l'économie de l'UE connaîtra une croissance de 4,2 % en 2021 et de 4,4 % en 2022. L'économie de la zone euro devrait quant à elle croître de 4,3 % cette année et de 4,4 % l'année prochaine. Cela représente une nette amélioration des perspectives de croissance par rapport aux prévisions économiques de l'hiver 2021 que la Commission a présentées en février. Les taux de croissance continueront de varier d'un État membre de l'UE à l'autre, mais tous les États devraient voir leur économie revenir au niveau d'avant la crise d'ici à la fin de 2022.

Reprise de la croissance économique au fil du déploiement de la vaccination et du relâchement des mesures de confinement

La pandémie provoquée par le coronavirus représente un choc d'ampleur historique pour les économies européennes. L'économie de l'UE s'est contractée de 6,1 % en 2020 et celle de la zone euro, de 6,6 %. Bien que, de façon générale, les entreprises et les consommateurs se soient adaptés pour mieux faire face aux mesures de confinement, certains secteurs, tels que le tourisme et les services fournis en personne, continuent à souffrir.

Le rebond de l'économie européenne qui a commencé l'été dernier s'est interrompu aux quatrième trimestre 2020 et premier trimestre 2021, alors que de nouvelles mesures de santé publique étaient instaurées pour contenir l'augmentation du nombre de cas de COVID-19. Les économies de l'UE et la zone euro devraient toutefois connaître un fort rebond au fur et à mesure que les taux de vaccination augmenteront et que les restrictions seront assouplies. Cette croissance sera tirée par la consommation privée, l'investissement et une demande croissante d'exportations de l'UE liée au renforcement de l'économie mondiale.

Les investissements publics devraient atteindre en 2022 leur niveau le plus élevé en proportion du PIB depuis plus de dix ans, sous l'impulsion de la facilité pour la reprise et la résilience (FRR), l'instrument clé qui est au cœur de NextGenerationEU.

Lente amélioration sur les marchés du travail

Après l'impact initial de la pandémie, la situation sur le marché du travail s'améliore lentement. L'emploi a augmenté au second semestre de 2020, et les taux de chômage ont baissé par rapport à leur pic dans la plupart des États membres.

Les dispositifs d'aide publique, dont ceux soutenus par l'UE via l'instrument SURE, ont empêché les taux de chômage d'augmenter dramatiquement. Cependant, les marchés du travail auront besoin de temps pour se rétablir complètement; en effet, le nombre d'heures de travail peut encore augmenter avant que les entreprises n'aient besoin d'embaucher davantage de travailleurs.

Les prévisions tablent sur un taux de chômage dans l'UE de 7,6 % en 2021 et 7 % en 2022. Dans la zone euro, le taux de chômage devrait être de 8,4 % en 2021 et 7,8 % en 2022. Ces taux demeurent plus élevés qu'avant la crise.

Inflation

L'inflation a fortement augmenté au début de cette année, en raison de l'augmentation des prix de l'énergie et d'un certain nombre de facteurs techniques, temporaires, tels que l'ajustement annuel des pondérations appliquées aux biens et services du panier du consommateur utilisé pour calculer l'inflation. La fin d'une réduction de la TVA et l'instauration d'une taxe carbone en Allemagne ont par ailleurs eu un effet sensible.

L'inflation variera notablement cette année, étant donné que les prix de l'énergie supposés et les modifications de taux de TVA entraînent des fluctuations notables du niveau des prix par rapport à la même période l'année dernière. 

L'inflation pour l'ensemble de l'UE devrait s'établir à 1,9 % en 2021 et 1,5 % en 2022. Pour la zone euro, les prévisions annoncent une inflation de 1,7 % en 2021 et 1,3 % en 2022.*

Pic de la dette publique en 2021

Le soutien public aux ménages et aux entreprises est crucial pour atténuer l'incidence de la pandémie sur l'économie, mais entraîne une hausse de l'endettement des États membres.

Le déficit public agrégé devrait augmenter cette année d'environ un demi-point de pourcentage dans l'UE pour s'établir à 7,5 % du PIB, et d'environ trois quarts de point de pourcentage dans la zone euro, à 8 % du PIB. Tous les États membres, à l'exception du Danemark et du Luxembourg, devraient connaître un déficit supérieur à 3 % du PIB en 2021.

D'ici à 2022, toutefois, le déficit budgétaire agrégé devrait se réduire de moitié pour s'établir juste en-dessous de 4 %, dans l'UE comme dans la zone euro. Le nombre d'États membres affichant un déficit de plus de 3 % du PIB devrait nettement baisser.

Les prévisions indiquent que dans l'UE, le ratio de la dette publique au PIB atteindrait un pic cette année, à 94 %, avant de baisser légèrement à 93 % en 2022. Le ratio de la dette au PIB pour la zone euro devrait suivre la même tendance: il augmenterait à 102 % cette année puis connaîtrait une légère baisse à 101 % en 2022.

Risques élevés sur les perspectives, mais qui se neutralisent dans l'ensemble

Les risques entourant les perspectives sont élevés et le resteront tant que l'ombre de la pandémie de COVID-19 planera sur l'économie.

L'évolution de la situation épidémiologique ou l'efficience et l'efficacité des programmes de vaccination pourraient se révéler meilleures ou moins bonnes que dans le scénario central des prévisions publiées aujourd'hui.

Il se peut que ces prévisions sous-estiment la propension des ménages à dépenser, ou sous-estiment le souhait des consommateurs de conserver un niveau élevé d'épargne de précaution.

Un autre facteur est le calendrier du retrait des mesures de soutien public, qui, s'il est prématuré, pourrait compromettre la reprise. D'autre part, un retrait trop tardif pourrait entraîner des distorsions du marché et des barrières à la sortie des entreprises non performantes.

Les effets des difficultés des entreprises sur le marché du travail et le secteur financier pourraient se révéler pires que prévu.

Une croissance mondiale plus forte, particulièrement aux États-Unis, pourrait avoir une incidence plus positive qu'attendu sur l'économie européenne. Cependant, une croissance plus forte aux États-Unis pourrait pousser à la hausse les rendements des obligations souveraines américaines, ce qui pourrait causer des corrections brutales sur les marchés financiers, qui frapperaient particulièrement durement les économies de marché émergentes fortement endettées ayant d'importantes dettes en devises.

Plusieurs membres du collège se sont exprimés à ce sujet:

M. Valdis Dombrovskis, vice-président exécutif pour une économie au service des personnes, a déclaré: «Nous ne sommes pas encore sortis de l'ornière, mais les perspectives économiques de l'Europe sont à présent beaucoup plus prometteuses. Alors que les taux de vaccination augmentent, que les restrictions s'assouplissent et que les gens retrouvent lentement leur vie normale, nous avons actualisé les prévisions concernant l'économie de l'UE et celle de la zone euro pour cette année et la prochaine. La facilité pour la reprise et la résilience contribuera à la reprise et changera réellement les choses en 2022, lorsqu'elle permettra d'augmenter les investissements publics à leur niveau le plus élevé depuis plus de dix ans. Le travail est difficile et loin d'être terminé, et de nombreux risques planeront au-dessus de nous tant que la pandémie durera. Jusqu'à ce que la situation se soit rétablie, nous continuerons à faire tout ce qui est nécessaire pour protéger les citoyens et maintenir les entreprises à flot

M. Paolo Gentiloni, commissaire à l'économie, a quant à lui déclaré: «L'ombre de la COVID-19 commence à se retirer de l'économie européenne. Nous prévoyons que la croissance, après un début d'année faible, soit forte tant en 2021 qu'en 2022. Le soutien budgétaire sans précédent a été – et demeure – essentiel pour aider les travailleurs et les entreprises européens à résister à la tempête. L'augmentation correspondante des déficits et de la dette devrait culminer cette année avant de commencer à diminuer. L'incidence de NextGenerationEU commencera à se faire sentir cette année et la prochaine, mais il nous reste beaucoup de travail difficile à accomplir, à Bruxelles et dans les capitales nationales, pour tirer le meilleur parti de cette occasion historique. Bien sûr, maintenir le rythme désormais élevé des vaccinations dans l'UE sera crucial, pour la santé des citoyens comme pour notre économie. Il faut donc que tous, nous retroussions nos manches.»

Contexte

Les prévisions économiques du printemps 2021 reposent sur un ensemble d'hypothèses techniques concernant les taux de change, les taux d'intérêt et les prix des matières premières arrêtées au 28 avril 2021. Pour toutes les autres données nécessaires, y compris les hypothèses relatives aux politiques publiques, les prévisions se fondent sur des informations allant jusqu'au 30 avril inclus. Sauf annonce crédible et suffisamment détaillée, les projections reposent sur l'hypothèse de politiques inchangées.

À la suite de l'adoption finale du règlement FRR et des progrès importants accomplis dans la préparation des plans pour la reprise et la résilience, les prévisions de printemps intègrent les mesures de réforme et d'investissement exposées dans les projets de plans pour la reprise et la résilience pour tous les États membres. Cependant, à la date butoir, les détails de certains plans étaient encore en discussion dans plusieurs États membres. Dans ces cas-là, des hypothèses de travail simplifiées ont été utilisées pour l'enregistrement des transactions liées à la FRR, notamment en ce qui concerne le profil temporel des dépenses (présumé linéaire sur la durée de la FRR) et leur composition (présumée partagée entre investissements publics et transferts de capitaux).

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