Publié le 18/10/2020  Dans : Energie  0 Commentaire   Vu 245 fois

Une transformation ascendante de l’utilisation de l’énergie dans les ménages

La Commission européenne promeut plusieurs objectifs ambitieux en matière de climat et d’énergie dans le but de réduire les émissions de gaz à effet de serre et de décarboniser l’économie, comme en témoigne également le pacte vert pour l’Europe. Toutefois, les résultats ne se concrétisent pas au rythme et à l’échelle nécessaires pour accélérer la transition énergétique. Un changement plus important est indispensable, ce qui nécessite une coopération entre les gouvernements, les entreprises, les communautés et les ménages.

De la sensibilisation au changement climatique à l’action

La remise en question des valeurs, des perceptions et des habitudes sociales en matière d’utilisation de l’énergie domestique joue un rôle essentiel dans la réduction de la consommation d’énergie. Le projet ENERGISE, financé par l’UE, a mené une expérience visant à réduire la consommation d’énergie dans plus de 300 foyers répartis dans 8 pays. Les objectifs étaient d’abaisser la température intérieure à un maximum de 18 °C et de réduire de moitié le nombre de cycles de lavage sur une période de 4 semaines pour chaque défi.

«Les résultats de notre approche “Energy Living Labs” ont indiqué que réduire la température intérieure de 1 °C en hiver permettait d’économiser environ 6 % d’énergie. Une lessive en moins par semaine pour les ménages suisses, pendant un an, permettrait d’économiser environ 13 millions de m3 d’eau, 10 millions de litres de produits de lessive et l’équivalent de la consommation annuelle d’électricité de 90 000 ménages. L’une des conclusions essentielles à retenir est que toutes ces économies sont possibles sans compromettre la commodité et le confort», fait remarquer Gary Goggins, coordinateur du projet. Dans certains cas, les réductions ont été encore plus importantes, et les changements de comportement énergétique se sont maintenus pendant 3 mois après le lancement des défis.

«Notre étude prouve que des réductions de la consommation d’énergie sont possibles si l’on donne aux gens le temps, l’espace et les moyens de réfléchir à leurs pratiques courantes. Les expériences peuvent remettre en question les normes et les hypothèses tacitement acceptées qui sous-tendent les pratiques actuelles et encourager les gens à faire les choses d’une manière inédite», ajoute Gary Goggins.

Placer les individus au centre des approches de «technologie intelligente»

Les résultats de l’étude suggèrent également que les gens sont plus susceptibles de réagir positivement aux économies d’énergie s’ils peuvent conserver leur influence sur leur confort thermique plutôt que de compter sur des bâtiments intelligents ou sur des systèmes de chauffage invisibles qui limitent les interventions humaines.

De même, les machines à laver doivent être conçues de manière à permettre une transparence concernant l’utilisation de l’énergie et de l’eau de chaque programme. Les utilisateurs doivent pouvoir naviguer facilement entre les programmes et donc d’être conscients de pouvoir influer sur leur empreinte écologique.

Un impact durable et significatif

Le travail du projet sera déterminant pour la conception de politiques et de programmes visant à faciliter la transition vers une société à faible émission de carbone. La sensibilisation au changement climatique et à ses effets négatifs ou la simple création de technologies énergétiques plus efficaces ne suffisent pas à inciter les gens à agir. ENERGISE a démontré que le fait d’inciter les gens à faire les choses différemment et de leur donner les moyens de le faire a un impact significatif sur leur consommation d’énergie.

«Concevoir une initiative qui s’adresse à divers ménages dans différents pays présentant des cultures, des normes sociales et des attentes différentes, des systèmes énergétiques et des arrangements matériels différents a été un défi, mais s’est également avéré extrêmement intéressant. Cela a révélé comment des choses qui sont considérées comme allant de soi ou comme “normales” dans un endroit peuvent être “étrangères”, radicales ou inacceptables ailleurs», conclut Gary Goggins.


>> Pour aller plus loin : http://energise-project.eu/

>> Source: European Network for Research, Good Practice and Innovation for Sustainable Energy - Résultats de la recherche sur l'UE.

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