Publié le 11/01/2023  Dans : Technologies industrielles  0 Commentaire   Vu 129 fois

Des coques de navire impeccables, sans polluants

Il est notoire que les salissures biologiques, c’est-à-dire les micro-organismes, plantes, algues ou petits animaux qui s’accumulent sur une surface, augmentent la rugosité de cette dernière. Lorsqu’elles colonisent les parties immergées de la coque d’un navire, l’augmentation de la rugosité modifie considérablement l’hydrodynamisme de l’embarcation. Les phénomènes intenses d’encrassement biologique marin ont des répercussions économiques et environnementales négatives en raison de l’augmentation de la consommation de carburant et des émissions de carbone qui en découlent. Cela favorise également le transport d’espèces invasives, menaçant ainsi la biodiversité marine.

Salissures biologiques: un problème tenace

«La biosalissure marine peut être un véritable fléau. Même un encrassement léger augmente la résistance de la coque; la perte de revenu liée à la compensation de ce phénomène et à la consommation supplémentaire de carburant représente plus d’un million d’euros par navire et par an», note Yves Chardard, directeur général de Subsea Tech.

La meilleure façon d’atténuer les impacts du bioencrassement est de le détecter à un stade très précoce, alors qu’il est encore facile de nettoyer la coque avec des méthodes douces qui n’endommagent pas la peinture ou le revêtement. Yves Chardard souligne que les technologies actuelles présentent des capacités limitées lorsqu’il s’agit de traiter efficacement les salissures biologiques qui s’agglomèrent sur les coques des navires. Les coûts d’entretien restent relativement élevés, surtout lorsque les inspections ont lieu dans les eaux portuaires, qui sont fortement turbides et réduisent la visibilité. Par ailleurs, les contrôles organisés à distance des eaux portuaires induisent des temps d’affrètement coûteux et sont généralement évités.

Voir l’invisible

Le projet SleekShip, financé par l’UE, a mis au point une technologie permettant de mesurer et de suivre les niveaux d’encrassement des coques afin d’optimiser le calendrier de nettoyage et d’accroître les performances des revêtements.

Yves Chardard, qui a coordonné SleekShip, déclare: «Notre véhicule sous-marin semi-autonome est capable de détecter les salissures à un stade précoce grâce à une caméra multispectrale, puis de les nettoyer en douceur en s’appuyant sur un système de nettoyage par cavitation. L’opération peut être menée pendant que le navire est amarré au port.»

Ce nouveau procédé améliore considérablement la qualité de l’imagerie sous-marine, permettant des mesures de l’encrassement biologique auparavant impossibles avec les méthodes conventionnelles. Les conditions sous-marines engendrent une absorption de la lumière et une perte de contraste et de couleur, contraintes que les caméras ordinaires peinent à contourner.

En revanche, la caméra de SleekShip détecte la lumière au-delà du visible dans des bandes de longueur d’onde où la rétrodiffusion de la lumière est faible; il lui est donc plus facile de distinguer les salissures.

L’imagerie hyperspectrale a déjà fait ses preuves dans la surveillance à distance. «Nous avons montré que cette technologie fonctionne également très bien sous l’eau, elle permet d’identifier clairement les salissures biologiques à des stades précoces, même dans des niveaux de turbidité de l’eau dépassant 250 uTN», note Yves Chardard.

Un système de nettoyage sous-marin qui protège les surfaces

Les systèmes traditionnels de nettoyage sous-marin faisant appel à des brosses abrasives ou à des jets à haute pression éliminent des couches importantes de peinture antisalissure et rendent ainsi les surfaces plus vulnérables à l’installation d’organismes. Or, le nettoyage par cavitation n’a absolument aucun effet sur la peinture du navire.

«Le système de nettoyage par cavitation de SleekShip a été spécialement conçu pour des niveaux de nettoyage de bioencrassement léger (niveaux de salissure 1-2) et pour être intégré sur un véhicule sous-marin télécommandé léger de classe inspection (15 kg)», note Yves Chardard. Son principe de fonctionnement repose sur la formation et l’implosion instantanées de minuscules bulles de vapeur-gaz lorsqu’elles s’approchent de la surface à nettoyer. Les ondes de choc qui en résultent éliminent en douceur les salissures biologiques de la coque.

Grâce à ses algorithmes novateurs de contrôle et d’apprentissage automatique, la technologie SleekShip produit des rapports en moins de deux heures pour un navire moyen, sans nécessiter de faire appel à des opérateurs experts. En remédiant directement aux inefficacités actuelles en matière de traitement des salissures biologiques, SleekShip permettra de réaliser de considérables économies et contribuera à diminuer les émissions de CO2 à hauteur de plus de 100 millions de tonnes dans les cinq années qui suivront son lancement sur le marché.


Source: Spectral Imaging Powered Ship Hull Biofouling Detection and Cleaning - Résultats de la recherche de 'lUE.

Pour aller plus loin: https://www.subsea-tech.com/

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